Le parti du président français Emmanuel Macron a perdu sa majorité absolue au Parlement, après qu’un groupe de députés se soit séparé pour former un nouveau parti.
Ecologie, Démocratie, Solidarité sera largement formé de sept députés de La République en Marche et d’autres anciens partisans du président.
Les députés défectionnaires veulent se concentrer sur les questions écologiques et les inégalités sociales.
Mais leur décision laisse le parti de M. Macron avec 288 sièges, soit un de moins que la majorité à la Chambre basse qui compte 577 sièges.
Les commentateurs français ont déclaré que La République en Marche (LREM) avait toujours le soutien de deux autres alliés politiques, le MoDem centriste ainsi qu’Agir de centre-droit, qui ensemble représentent 56 sièges supplémentaires à l’Assemblée nationale.
Il y a même une chance que le parti puisse retrouver sa majorité absolue si un autre transfuge qui quitte l’assemblée est remplacé par un député pro-Macron.
Le camp Macron a connu une série de défections ces derniers mois, et les médias français ont déclaré que les sept derniers députés sortants avaient subi une forte pression pour rester.
Deux députés qui avaient initialement prévu de rejoindre l’EDS ont fait marche arrière à la dernière minute, rapporte le Figaro.
Le nouveau parti n’est pas un coup majeur pour M. Macron sur le plan électoral, et les alliés ont rejeté ces mesures dans le cadre des « tribulations de la vie parlementaire ».
Mais c’est une preuve supplémentaire de l’insatisfaction des députés du président, qui ont été balayés à l’Assemblée nationale en juin 2017, quelques semaines après sa victoire écrasante à la présidence.
Pourquoi certains ont abandonné le parti ?
Au cours des derniers mois, les députés ont été de plus en plus nombreux à quitter les rangs du LREM.
Jusqu’à présent, ils siégeaient en tant qu’indépendants. A partir de mardi, avec une poignée de nouvelles défections, ils siègent en tant que groupe officiel à l’Assemblée nationale, ce qui leur donne droit à des privilèges et à un statut parlementaire.
Le principal inconvénient de ces députés est que le parti du président Macron a manqué à sa promesse d’être inclusif et de transcender les anciennes divisions politiques. Dans l’esprit, ils étaient tous sur les ailes gauches ou écologiques du LREM. Et ils estiment que depuis 2017, Macron a fait beaucoup d’ouvertures à droite, mais pas beaucoup à gauche.
L’analyse pourrait bien être correcte. Les sondages montrent que plus d’électeurs de droite que de gauche approuvent généralement la présidence Macron. Il s’est déplacé vers la droite.
Mais le timing de l’initiative du bloc soulève des questions. Tout le monde sait qu’après la crise de Covid-19, les choses seront différentes. Il n’est pas question que M. Macron continue comme avant. En effet, les nouvelles priorités seront très probablement des thèmes tels que l’écologie, la protection industrielle et des salaires plus élevés pour les travailleurs de la santé – tous des thèmes que les députés dissidents considéreront probablement comme les leurs.
La cote du président Macron a baissé lors de l’épidémie de coronavirus en France, mais celle du Premier ministre Édouard Philippe a augmenté.
Les membres du nouveau groupe Ecologie, Démocratie, Solidarité (EDS) ont déclaré qu’ils n’avaient pas réussi à changer le LREM de l’intérieur et qu’ils allaient maintenant prendre une position indépendante, ni alliée au gouvernement ni à l’opposition.
L’une des figures les plus connues du nouveau parti, le candidat à la mairie de Paris Cédric Villani, a déclaré à la radio française que l’important était que le nouveau parti aille de l’avant.
« On a parlé de trahison et de rebelles, mais cette neuvième formation politique est composée d’hommes et de femmes libres qui veulent consacrer leur âme et leur conscience à la défense de l’écologie, de la démocratie et de la solidarité », a-t-il déclaré à la radio France Inter.